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Le piège du consensus mou

Le piège du consensus mou

Dimanche, 31 Août 2025

Le consensus, c’est l’ADN suisse. Le consensus mou, c’est son virus : confortable, tiède… et paralysant.

Quand le compromis devient paralysie

La Suisse a construit sa stabilité sur une valeur cardinale : le compromis.

C’est une force. Dans un pays fragmenté entre cultures, langues et intérêts économiques, le consensus permet de trouver des solutions partagées, d’éviter les ruptures brutales et de maintenir la cohésion nationale.

Mais le consensus a aussi son revers. Quand il devient systématique, quand il se transforme en réflexe, il finit par neutraliser toute décision. C’est ce que j’appelle le consensus mou : une entente où tout le monde se sent rassuré… mais où personne n’ose trancher.

Le confort de l’inaction

Le consensus mou est séduisant : il permet d’éviter les conflits, de rassurer les parties prenantes, d’afficher une entente. Mais il crée aussi une dangereuse illusion de stabilité.

En réalité, il entretient l’inaction. Il reporte les choix difficiles. Il génère des décisions tièdes, des demi-mesures, des réformes édulcorées. Résultat : des dossiers qui stagnent, des réformes qui s’étirent sur des décennies et une impression d’impuissance politique qui mine la confiance des citoyens.

Le prix du consensus mou

Le coût de ce phénomène n’est pas théorique, il est bien réel :

  • Retards stratégiques : pendant que d’autres pays avancent, la Suisse se perd en palabres.
  • Perte de crédibilité : à force de reporter, on donne l’image d’un pays incapable de décider.
  • Risque d’explosion : en différant trop longtemps, on transforme de petits problèmes gérables en crises majeures.

L’histoire récente en offre plusieurs exemples, qu’il s’agisse des accords avec l’Union européenne, de la réforme de la prévoyance vieillesse ou de la transition énergétique.

Retrouver l’audace de décider

La force du compromis n’est pas d’éviter les décisions, mais de les rendre acceptables. Un pays qui vit du compromis doit savoir reconnaître le moment où celui-ci se transforme en paralysie.

La Suisse doit retrouver l’audace de trancher. De dire clairement ce qui est possible… et ce qui ne l’est pas. Car au final, un mauvais compromis peut coûter plus cher que l’absence de compromis.

Conclusion : Le consensus est une force quand il résout. Il devient un piège quand il paralyse. La question n’est donc pas de renoncer à notre tradition de compromis, mais de savoir quand il faut arrêter de lisser les angles pour enfin avancer.

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